Sud-Ouest Euralis sème des couverts végétaux par hélicoptère
Depuis deux ans, Euralis expérimente les semis de couverts végétaux par hélicoptère, sur 550 ha de maïs encore sur pied. La coopérative a obtenu d'intéressants résultats. Une opération pour découvrir cette technique a eu lieu le 14 octobre à Poursiugues-Boucoue (Pyrénées-Atlantiques).
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« Dès 2016, dans le cadre de la nouvelle Pac, les agriculteurs de la région qui ont choisi de rester en monoculture de maïs devront semer un couvert végétal dans leurs champs dans les quinze jours après la récolte, explique Pascal Lalanne, responsable agronomique d'Euralis, en charge du dossier. Mais ici le maïs est récolté tard et nous sommes dans la région la plus pluvieuse de France, si bien qu'il est difficile de semer un couvert en novembre de façon classique. Nous avons donc eu l'idée de le semer avant la récolte du maïs. Nous avons essayé avec un enjambeur, mais le maïs est trop haut. C'est pourquoi nous avons eu l'idée de tester le semis par hélicoptère. Là, on est sûr de passer. »Quatre-vingts couverts testés
Euralis teste cette technique depuis deux ans, sur 550 ha, et a essayé quatre-vingts couverts différents, pour trouver ceux qui s'adapteront le mieux au semis tardif et à l'épandage aérien. « Grâce à ces expérimentations, nous avons défini des critères pour réussir l'opération, poursuit Pascal Lalanne. Il faut choisir des graines de couvert plutôt petites, afin qu'elles ne pèsent pas trop dans l'hélicoptère, qui ne nécessitent pas d'enfouissement et qui sont capables de fournir de la biomasse. L'épandage doit se faire juste avant la récolte. En passant, la moissonneuse-batteuse broie les tiges de maïs qui forment un mulsh protecteur pour le semis et les roues enfoncent un peu les graines dans le sol. »L'hélicoptère est guidé par GPS pour couvrir tout le champ, à bonne hauteur. L'opération ne nécessitant aucune intervention mécanique de l'agriculteur, elle n'est pas forcément plus coûteuse qu'un semis classique.Un maïs plus beau après couvertEn 2016, les zones vulnérables dans le secteur géographique couvert par Euralis devraient passer de 30 à 50 % des surfaces cultivées. L'utilisation des couverts permettra d'éviter la fuite des nitrates pendant l'hiver, mais pas seulement.« Le couvert végétal est un véritable engrais vert pour la culture qui suit, ajoute l'agronome. Outre le fait qu'il permette de limiter l'érosion du sol et qu'il fasse monter le taux de matière organique, il restitue aussi azote, potasse, phosphore, calcium, magnésium, soufre... Les cultures de maïs qui viennent après un couvert réussi sont toujours plus belles que celles qui n'en ont pas bénéficié. »
Florence Jacquemoud
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